31 janvier 2016

Le Québec flottant vu par Josée Boileau

Josée Boileau avec son Message personnel signe son dernier éditorial dans Le Devoir du 30 janvier 2016. Elle va me manquer.

Vivre pourtant, en effet!


Extrait :
« Il en reste pour croire qu’une telle conscience vient avec un pays. Mais il n’est plus en vogue de le dire : vieille idée tellement années 60, et qu’y gagnerions-nous, n’est-ce pas, nous qui vivons déjà si bien ? D’autant, dit-on encore, que le PQ croule avec son chef, que la CAQ n’est que l’ombre de ses promesses, que QS s’inscrit à la marge, que ON flirte avec l’inexistence et que le Bloc vivote. Démonstration serait donc faite : la souveraineté n’a pas d’avenir et les Québécois sont las de ce débat.

...Oui, mais pas tous. Oui, mais l’envie de souveraineté n’est pas que jeu politique. Oui, mais la place du Québec, même au sein d’un espace fédéral, reste en suspens. Personne n’entend y remédier ? Alors flottons, et laissons les enjeux du siècle, ceux discutés partout — la sécurité, le déplacement des populations, l’environnement, l’après-pétrole —, nous échapper. Nous sommes repus, préservés, insouciants, bravo. Mais reconnaissons au moins qu’on pourrait exiger davantage de nous-mêmes. »

26 janvier 2016

« Bonbons clairs »

 Graciles petites griffes de "bonbons clairs" forgés de bleu. Bien sûr, preuves flagrantes...            Photo Jacques Desmarais, Béthanie, 22 janvier 2016.

Des s...

Photo Jacques Desmarais, Déesse étendue sous rubans d'ombre.
 Béthanie, 22 janvier 2016.

19 janvier 2016

Glenn Frey

Le mois de janvier 2016 est dur sur les RIP. Au tour de Glenn Frey, guitariste, auteur de chansons.


En 1977, je travaillais à temps partiel à la mercerie Selakwe à Sherbrooke. Je crois que c'est fermé à présent. J'allais parfois dîner à la taverne d'un petit hôtel pas loin où se tenait Juno, un peintre du Lac St-Jean. Il y avait un juke-box dans le coin. Je faisais rouler en boucle immanquablement ma toune : Hotel California! Et j'étais parti. Et Juno venait me dire : t'aime ça en maudit, toé, la musique!


Hotel California 
On a dark desert highway
Cool wind in my hair
Warm smell of colitas
Rising up through the air
Up ahead in the distance
I saw a shimmering light
My head grew heavy and my sight grew dim
I had to stop for the night
There she stood in the doorway
I heard the mission bell
And I was thinking to myself
“This could be heaven or this could be hell”
Then she lit up a candle
And she showed me the way
There were voices down the corridor
I thought I heard them say
Welcome to the Hotel California
Such a lovely place
Such a lovely face
Plenty of room at the Hotel California
Any time of year
You can find it here
Her mind is Tiffany-twisted
She got the Mercedes-Benz
She got a lot of pretty, pretty boys
That she calls friends
How they dance in the courtyard
Sweet summer sweat
Some dance to remember
Some dance to forget
So I called up the captain
“Please bring me my wine”
He said, “We haven’t had that spirit here
Since 1969″
And still those voices are calling from far away
Wake you up in the middle of the night
Just to hear them say
Welcome to the Hotel California
Such a lovely place
Such a lovely face
They’re living it up at the Hotel California
What a nice surprise
Bring your alibis
Mirrors on the ceiling
The pink champagne on ice
And she said, “We are all just prisoners here
Of our own device”
And in the master’s chambers
They gathered for the feast
They stab it with their steely knives
But they just can’t kill the beast
Last thing I remember, I was
Running for the door
I had to find the passage back
To the place I was before
“Relax,” said the night man
“We are programmed to receive
You can check out any time you like
But you can never leave!”



17 janvier 2016

David Bowie avec La La La Human Steps

Magnifique Louise Lecavalier qui a eu comme partenaire tout un cavalier! C'était en 1990 alors que David Bowie tisse une collaboration artistique avec la troupe de danse montréalaise La La La Human Steps dans le cadre de la tournée Sound + Vision.

Louise Lecavalier :« Rencontrer David, c'était tomber sous le charme d'un être surnaturel, et pourtant il était vrai et normal. On a ri, on a dansé. Il m'a marqué et n'a cessé de me manquer depuis. C'est un ami cher et un collègue de travail rare que je pleure aujourd'hui. » (Arts et Divertissements, Radio-Canada, 11 janvier 2016. Cf aussi le site internet de Louise Lecavalier.

)

16 janvier 2016

À tout « hasart »...

Vu chez Guy Sioui Durand. J'aime beaucoup la bande-annonce de la série À TOUT HASARD, de la cinéaste Suzanne Guy. Les artistes, de tous les horizons, de toutes les libres disciplines, si superbement vivants, inspirants, je les admire. Il y plusieurs années, la comédienne Françoise Berd avait animé une série à « Radio-Québec » de l'époque sur les arts. Sauf erreur, ça s'appelait La toile d'araignée pour signifier la convergence, la rencontre des sources et des voies d'expression. POIESIS, disaient les Grecs. 

Me remémorant Françoise Berd, j'avais noté ceci sur mon blogue : Tous les arts se rejoignent, non parce que c'est de l'art, mais parce que c'est de la vie dans sa surabondance, de la survie comme dirait Nietzsche, et plus près de nous, le très fin Pierre Audi dans Créer (Verdier, 2011).            http://jack-jackyboy.blogspot.ca/…/tisserande-de-la-grande-…





15 janvier 2016

Michel Garneau, de vive voix

J'ai signalé déjà sur le Train une interview de Michel Garneau accordée au journaliste Dominic Tardif, publiée dans La Tribune en 2014 (http://jackjackyboy.blogspot.ca/…/michel-garneau-poete-touj…). Plus récemment, autour de Noël, pour Radio-Canada cette fois, Tardif a recueilli la belle voix de Michel pour parler de la parution de L'hiver, hier (L'Oie de Cravan, 2015). Elle nous manque cette voix! http://ici.radio-canada.ca/…/003-michel-garneau-hiver-hier-…


13 janvier 2016

Phil Ochs, chansonnier


« Sit by my side, come as close as the air
Share in a memory of gray
And wander in my words
Dream about the pictures that I play of changes
Green leaves of summer turn red in the fall
To brown and to yellow, they fade
And then they have to die
Trapped within the circle time parade of changes
Scenes of my young years were warm in my mind
Visions of shadows that shine
'Til one day I returned and found they were
The victims of the vines of changes
The world's spinning madly, it drifts in the dark
It Swings through a hollow of haze
A race around the stars
Journey through the universe ablaze with changes
Moments of magic will glow in the night
All fears of the forest are gone
But when the morning breaks
They're swept away by golden drops of dawn of changes
Passions will part to a strange melody
As fires will sometimes burn cold
Like petals in the wind
We're puppets to the silver strings of souls of changes
Your tears will be trembling, now we're somewhere else
One last cup of wine we will pour
And I'll kiss you one more time
And leave you on the rolling river shore of changes
So sit by my side, come as close as the air
And share in a memory of gray
And wander in my words
Dream about the pictures that I play of changes »
- Phil Ochs

11 janvier 2016

David Robert Jones, dit Bowie

Mourir littéralement sur les planches du rock'roll parmi les fauves du stade moderne.

David Bowie, artiste.

Leonardo DiCaprio allié des Premières nations


«Lastly, I want to share this award with all the first nations people represented in this film, and all the indigenous communities around the world. It is time that we recognize your history and that we protect your indigenous lands from corporate interests and people who are out there to exploit them. It is time that we heard your voice and protected this planet for future generations.»
-Leonardo DiCaprio, sacré meilleur acteur aux Golden Globes pour The Revenant https://www.facebook.com/GoldenGlobes/videos/1059650927410258/

10 janvier 2016

Les Québécois sont des colons?

Via Yves-Marie Abraham

Anatomie du colon.

L'autre jour à l'émission littéraire de R.C, POEDFPOL animé par Marie-Louise Arsenault, j'entendais le philosophe Georges Leroux commentant le repli des pays européens dans leur propre culture comme une espèce de réflexe de sauvegarde de la maison commune et de l'héritage classique. Nous n'en sommes pas là ici, ajoutait-il, parce que nous sommes colonisés. Bien entendu, nous sommes jeunes et bizarres! Mais. Mais quoi? De la culture aux institutions politiques qui nous définissent (et non l'inverse!), je dirais que l'exposé ci-après d'Alain Denault est d'une lucidité douloureuse. Ça dure une heure. Ça vaut la peine. Exposé dans le cadre du cycle des Conférences 2015 de la coalition Eau Secours. C'est un exposé éclairant, fin, consistant et effectivement courageux. Il y a chez Alain Denault en filigrane de ses propositions un feu contenu, un réflexe éthique (au sens d'être scandalisé) lorsque, par exemple, vers la fin, il souligne le trait si parlant d'un Philippe Couillard s'en remettant à New York pour conforter sa politique d'équilibre budgétaire. Denault tire alors l'enjeu concret du colonialisme à gogo, moderne, bien maquillé et intégré dans les institutions politiques de « notre » monarchie constitutionnelle, pour tous les acteurs sociaux qui ne graviront jamais les échelles sociales consenties au compte-gouttes par les décideurs. Aussi, auparavant, vers 31h30, le propos est, oui, douloureux de lucidité. Je redis le mot résister. Nous n'aspirons pas ici à être des colons!




En complément, je reprends de la page FB de Yves Marie Abraham un commentaire formulé par Paul Sabourin qui suggère au débat lancé par Denault des nuances et des pistes liées à la matrice de la sociologie. ( Je corrige quelques coquilles).

Paul Sabourin « Bien que ces distinctions me semblent utiles entre colonisateur, colons et colonisés, il y a plusieurs nuances et approndissements qu'il faudrait faire à la lumière des travaux sociographiques du Québec comme du Canada. On ne peut pas ranger sous colons sans faire de nuances les populations déportées pour les projets coloniaux ex. Les chinois pour les chemins de fer ou aujourd'hui les migrants de travail.
Dans le Québec, le récit historique d'Alain Deneault fait l'impasse sur la Conguēte de la Nouvelle-France par les Britaniques qui a donné lieu à des dérives comme l'aparthaid des canadiens-Français à Drummundville dans les années 40 institué par un dirigeant d'une multinationale britanique. Les colons ne sont pas des conquis. Parler des Canadiens-Français comme classe moyenne est plus juste aujourd'hui qu'hier. Il faut relire le texte de Dofny et Rioux classes sociales et classes ethniques. Enfin, si l'ordre dominant est bien celle d'une colonie, malgré ce que pense et ce que veut l'ordre dominant, il existe bien une société québécoise et canadienne. Faut-il le rappeler que les canadiens-français étaient de très mauvais colons : irrationnels économiquement, inférieurs et en retard comme nos néolibéraux l'ont si bien dénoncé. De résumer les canadiens-francais à un intéret économique mesquin parle plus d'aujourd'hui que d'hier et plus de l'élite actuelle que de l'ensemble de la population. Plus fondamentalement, ne pas reconnaître les réalités sociologiques qui ne se résument pas à l'économique coupe l'herbe sous le pied de la constitution d'un ordre républicain politique parce celui ne peut naître d'un homo economicus seulement motivé pas l'appât du gain. N'est  [-ce] pas la lecture qu'il faut faire des notions d'objectivation et de réifiecation de Luckas qui font que les dominés en viennent à se penser dans les termes des dominants, seulement motivés par le petit gain mesquin que ceux-ci leur concèdent généreusement ? »


Alors, je danse!

France. Triste.
Salle mine qu'on dit. 
Salmigondis.
Il y a de quoi. Kiss.
En commentaires sur Train de nuit, Anneaux Nîmes me fait connaître les pas de tous de Nadia Valori-Gauthier. Je danse comme je manifeste, nous dit-elle doucement. Alors, je danse, répondrait sans doute un Jean-Paul Daoust toujours si bravement personnel. Un bon jour, en septembre 2013 à Poésie, sandwichs et autres soirs qui penchent, Ode dansante fut interprétée par Yann Perreau, autre super spoutnik dansant increvable.
Alors, chère France, Mademoiselle,
voulez-vous danser ?
Oui, Monsieur, je veux bien danser
la bastringue, la bastringue.
Oui, Monsieur, je veux bien danser
La bastringue si vous voulez.
« [...]
Je danse
Seul
Avec la beauté d'un ciel grandiose
Je danse
Je tombe en transe
Je danse pour moi
Je suis Tarzan emmitouflé dans ses lianes
Je danse pour moi
Je m'offre en cadeau
Je me déballe
En criant oh! que c'est beau!
Je danse je danse et je danse
Je danse
La joie d'être vivant »
- Jean-Paul Daoust, Ode dansante, Plus on est de fous, plus on lit, Radio-Canada, 28/09/2012.






Une minute de danse par jour /sélection d'extraits de danses from Nadia Vadori-Gauthier on Vimeo.

08 janvier 2016

Cambrousse blues



Cambrousse blues sur la frette


Dans l'arrière cambrousse de mon pays
là où les coyotes hurlent à la lune,
la nuit chargée de frousse 
de corneilles endormies
flambe son cinéma 
d'ombres et d'épouvante
aux pieds des arbres rabougris
qui craquent de froid

En hiver, les liens sauvages
ne sont pas faciles à défaire

Les mots barbares roulent 
dans la gueule des petits chats 
restés pris dehors
sur la cordée de bois
et jusque dans la botte 
de la survivance
comme un caillou maudit
« au fond des souliers »,
disent, faute de mieux,
les poètes infinis
aux joyeux paletots désaccordés!

Pour achever le plat de l'amour,
pour darder la vie qui grelotte,
pour donner son sang à la nuit blanche
au-dessus du val de la prairie neuve,
viendra à son heure impériale
l'aube échevelée, entre-ouverte
aux lèvres tout d'abord givrées,
mauves et rosacées, exquises,
avec sa grande barre de couleurs
et son gros vrot de front écarlate
qui périront en criant ciseau
dans le pastel défenestré

On n'y pensera plus dans le courant du jour
en attendant, ménestrels de mon âge,
le temps des cerises.

Pourquoi chanter? Pourquoi écrire?


Ex-citation

« Continuer à écrire même lorsqu'on croit que l'écriture ne donnera aucune réponse, ne sera aucun chemin, telle est sans doute la pauvreté la plus grande, l'humilité la plus difficile. Mais c'est là, me semble-t-il, la condition pour que la poésie, la littérature soient constamment ramenées, réduites à l'essentiel, à cette solitude commune à tous les êtres humains quand ils se taisent et regardent, en eux et autour d'eux, ce mélange de lumière et d'obscurité qui les compose. »  

— Yvon Rivard, Personne n'est une île, coll. Papiers collés, Boréal, 2006, p. 140.


En complément, Pourquoi chanter, cette chanson magnifique de Granger et Perron, interprétée par Louise Forestier un soir de la St-Jean en 1975. En décalage de la jeunesse, mais justement, « pour ce temps qui nous reste... » La vidéo n'est pas parfaite, mais elle fait ressouvenir qu'avec les copains et ma blonde de l'époque, nous avions gravi la Montagne! 


Herberto Helder : quand le cœur n'est pas de pierre

Découverte. Trop beau! Lu sur Enjambées fauves un extrait de Herberto Helder, Lieu.

Il y a aussi à boire et à rêver chez le patient et toujours irriguant Gil Pressnitzer - Esprits Nomades

De même, on trouve une intense recension de Marc Blanchet sur le Matricule des anges (juin-août 2002).

Pierre Demers, physicien, 101 ans et toutes ses dents!


Beau petit reportage de Maxence Bilodeau à Radio-Canada sur Pierre Demers, témoin et artisan (bien malgré lui) du nucléaire à des fins belliqueuses.

Joël Demers a réalisé un documentaire l'an dernier intitulé Artiste des sciences à l'occasion du centenaire de son père.


En novembre 2015, Pierre Demers a reçu le Prix Marie-Victorin.

Pour ce grand scientifique et explorateur des arts, penser librement, en science et en français demeure à ses yeux une valeur qui le fait encore passer à l'action. En témoigne un plaidoyer récent invitant les scientifiques québécois à réfléchir à leur défaut d'intérêt pour des publications en langue de Tremblay.

06 janvier 2016

Dylan Minus Love Baez




LOVE MINUS ZERO\ NO LIMIT
My love she speaks like silence
Without ideals or violence
She doesn't have to say she's faithful
Yet she's true, like ice, like fire
People carry roses
And make promises by the hours
My love she laughs like the flowers
Valentines can't buy her.

In the dime stores and bus stations
People talk of situations
Read books, repeat quotations
Draw conclusions on the wall
Some speak of the future
My love she speaks softly
She knows there's no success like failure
And that failure's no succes at all.

The cloak and dagger dangles
Madams light the candles
In ceremonies of the horsemen
Even the pawn must hold a grudge
Statues made of match sticks
Crumble into one another
My love winks, she does not bother
She knows too much to argue or to judge.

The bridge at midnight trembles
The country doctor rambles
Bankers' nieces seek perfection
Expecting all the gifts that wise men bring
The wind howls like a hammer
The night blows rainy
My love she's like some raven
At my window with a broken wing.
- Bob Dylan

02 janvier 2016

Ça danse encore dans ce pays!


L'écrivain Robert Baillie évoquait avec chaleur sur sa page FB du 31 décembre quelques souvenirs du Jour de l'An chez ses grands-parents dans un quartier populaire de Montréal. Ces souvenirs se retrouvent en plus développés dans le récit Chez Albert (L'Hexagone, 1995). 



Question tors-brûle : Comment une famille « compacte » de 75 âmes pouvait-elle se réunir dans un meublé cinq-pièces? Je me pose la même question pour le Jour de l'An chez mes parents en campagne, trois-quatre tablées tricotées serrées? Tante Èva chantait son Curé de Saint-Denis, Réjean déposait son archet pour lancer haut et clair sa Belle rose du printemps; tante Maria fumait la seule et unique cigarette de toute l'année! Parfois, le corn flake était épandu sur le prélart pour danser! (...)


En commentaire sur ma propre page FB, Robert a ajouté quelques mots :  

« Je reviens pour préciser ceci. Afin de faire de la place pour le nombre impressionnant de personnes se retrouvant dans le cinq pièces, on vidait des chambres de leurs meubles qu'on entreposait dans un vaste hangar à l'arrière de la maison. Il n'était pas question de dresser une table, la formule buffet était incontournable. Autre problème difficile à résoudre, notre famille n'était pas la seule de la rue Bordeaux à fêter le jour de l'An au midi. On imagine un peu l'embouteillage des véhicules dans cette rue avec les bancs de neige de l'époque. Blocage continental. En fait, j'en dis davantage dans mon chapitre, mais j'ai coupé pour cette publication fb. N'oublions pas que les familles de ces quartiers populaires étaient habituées à la promiscuité. Mes grands-parents Huard ont élevé leurs dix enfants dans ce même appartement. C'était avant la Révolution Tranquille.»

Au demeurant, ça danse encore dans ce pays « beau et grand à se perdre ». 

Heureuse Année d'amour à tout le monde!


Ça riopelle dans le ciel (bis)

Au lendemain de la grosse tempête du 29 décembre, j'étais bien entendu affairé à la pelle. Mes pensées prenaient le bel l'air, vagabondaient comme dans une raie de déjà vu et pourtant toujours renouvelant traces de l'enfance dans la neige. Tout à coup, un homme assez âgé marchant dans la rue d'un bon pas, petit sac brun au dos, me salue avec des yeux rieurs. « On est bien, hein? qu'il me dit avec un accent européen. On est bien ici, pas de guerre civile... Bonne Année! » Oui, monsieur, c'est magnifique... Un peu après je me suis dit : Diane Duval doit bien être aux oiseaux avec toute cette neige. Puis voici qu'au même moment un voilier d'outardes m'arrache l'oreille, comme dirait l'autre. Suivi une minute plus tard d'un autre, énorme! Me suis accoté sur ma pelle un instant, j'ai compté les dix premiers navigateurs de la grande pointe, puis j'ai multiplié à l'oeil en longueur et en lignes superposées... Elles étaient au bas mot 300 les riopelles dans le fond du ciel montréalais!